Rencontrer Feirouz Guettiche, c’est être immédiatement frappé par son immense sourire, sa chaleur et sa voix ensoleillée. Il émane d’elle une présence emplie de générosité qui laisse présager de l’investissement qu’elle met dans tout ce qu’elle entreprend.

 

Une phrase pour qualifier la conduite de sa vie ?
« L’ignorance est une maladie, le questionnement est son remède. » Mohamed

Sa richesse ?
Sa double culture : l’une, française, par sa naissance, l’autre, algérienne, par ses origines. Un « entre-deux culturel extraordinaire » qui lui permet de remettre en question les évidences de chacune.  
Mais aussi sa double appartenance sociale : entre cette ville ouvrière du Nord de la France où elle a grandi et Paris 16 où elle vit et travaille. Elle retient la solidarité, apprise dans les quartiers populaires, et la force des réseaux, éprouvée dans les milieux plus aisés.

Son trait de caractère le plus saillant ?
Sa persévérance, «emblématique de son côté DZ» (Djazaïr, Algérie en arabe). Le défi la met en mouvement !

Le combat de sa vie ?
Un féminisme «à la Gisèle Halimi», où empathie et valeurs ne sont pas à géométrie variable. Un féminisme d’action qui vise à «donner aux femmes l’opportunité d’être qui elles sont, et pas celles qu’on leur enjoint d’être.»

D’ailleurs, voici les mots prononcés lorsqu’elle a reçu un prix d’excellence pour sa thèse :
« Ce prix, je le dédie à toutes les femmes qui ne demandent pas l’autorisation avant de parler.
À toutes celles qui expriment et défendent haut et fort leurs convictions.
À toutes celles qui n’ont pas peur de transgresser les codes et l’ordre établi.
À toutes celles qui partagent, réfléchissent, écrivent sans chercher à plaire et à rentrer dans le moule. »

Les livres qu’elle offre le plus souvent ?
- Le coût de l’excellence, de Nicole Aubert et Vincent de Gaulejac
- Eldorado, de Laurent Gaudé

Ses citations préférées ?
C’est sa mère que Feirouz cite le plus souvent, et ses proverbes algériens si pleins de bon sens.
«Avec une seule main, on ne peut pas applaudir»

«Oublie tes problèmes, ils t’oublieront. Si tu y penses, ils te prendront.»
«Garde toi de prendre un idiot pour ami, il pourrait te causer préjudice en voulant t’être utile.»

Les talents qu’elle se reconnait ?
- Déceler les talents d’autrui, en identifiant ce qui fait leur singularité.
- Connecter des univers éloignés et des personnes d’horizons différents.
- Transmettre en simplifiant la complexité sans la dénaturer : «la simplexité»

Ses verbes préférés ?
Agir et persévérer. Mais aussi, instruire, élaborer et innover.

Ses 3 mots de prédilection ?
Peu usités, ils dévoilent une part de sa personnalité :
- Sagacité : intuition et vivacité d’esprit
- Compersion : contraire de la jalousie
- Performativité : l’un des concepts phares de sa thèse, qui mérite que l’on s’y attarde. Il s’agit du fait que le langage ne sert pas seulement à décrire le réel mais peut aussi le créer.

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Ses lieux préférés ?

- Les musées ! Et tout particulièrement le Musée Marmottan - Monet, à Paris, pour sa magnifique collection impressionniste.
- Le Bristol, à Paris, pour ses merveilleuses pâtisseries et son atmosphère paisible propice aux échanges en tête-à-tête, et aux conversations profondes.